Nous proposons dans cet article une rétrospective de cet évènement, entre vulgarisation scientifique et débat citoyen, pour rendre l’IA plus accessible, éveiller aux enjeux à son impact dans notre quotidien.
Partie 1 : Démystifier l’IA : Genèse et fonctionnement
Débuter c’est toujours passer par les bases. Ainsi, Gérald Fontaine de Kid Science nous a expliqué ce qu’était l’IA, de sa genèse à son fonctionnement actuel.
L’intelligence artificielle n’est pas nouvelle, car elle apparait pour la première fois dans les écrits du britannique Alain Turing en 1950 qui écrivait dès lors : « les machines peuvent-elles penser ? ». Auteur de travaux qui fondèrent scientifiquement l’informatique, Turing mis aussi au point un test qui vise à déterminer si une intelligence artificielle est capable de raisonner à la manière d’un être humain. Les développements technologiques subséquents, et ce, dès 1956 avec l’invention du transistor permettront à internet d’émerger en 1989 et d’arriver à ce que des machines aient des capacités d’apprentissage capables de battre les plus grands champions telle AlphaGo qui battra Lee Sedol en 2016 ou ChatGPT qui passera le test de Turing en 2024[1].
Dans son intervention, Gérald Fontaine est aussi revenu les différentes facettes de l’IA :
- déterministe (robot de chaine de production...),
- prédictive (météo, cours de la bourse...)
- générative (ChatGPT, Midjourney...).
Se basant sur les technologies du Machine Learning (une technologie qui permet à la machine d’apprendre seul à partir de données) et du Deep Learning (l’IA est ici dotée de neurones artificiels capables d’exécuter des actions jusqu’alors propre au cerveau humain), l’IA est aujourd’hui présente partout, de notre télévision connectée au devoir de nos enfants en passant par notre téléphone.
Pour terminer son intervention, Gérald Fontaine pose la question de l’impact de l’IA sur notre quotidien, amenant ainsi l’assemblée présente à se questionner sur ses pratiques.
Partie 2 : Le théâtre comme vecteur de réflexion
Pour mettre en perspective les informations données en introduction, nous avions convié à cette conférence la troupe de théâtre des Particules. Celle-ci a pu présenter trois scènes suivies d’explication de Jade Vincent pour revenir sur certains enjeux de l’IA.
C’est ainsi que nous avons pu rire en regardant un des comédiens dicter sur Word (speech to text) et
- prouver que l’IA négligeait la sensibilité humaine du langage ;
- faire connaitre l’impact de l’IA sur notre environnement et notamment sur les enjeux écologiques et sociaux que celle-ci représente ;
- montrer que dans certains cas l’IA ne peut pas répondre aux questions qui lui sont posées.
Ces mises en scènes ont permis de mettre en lumière les biais de l’IA et faire émerger la question suivante : quelle place va-t-on donner à ces outils dans l’avenir ?
Partie 3 : Débat citoyen ou comment prendre en main notre futur ?
Pour conclure, la parole a été laissée aux 65 citoyennes et citoyens présents dans la salle. Quelques questions et réflexions sont apparues :
- Que faire à notre échelle ?
- Quelle responsabilité de l’État ?
- Y a-t-il une gouvernance pour délibérer et contrôler le cadre légal autour de l’IA ?
- Peut-on mettre en place une régulation sur la quantité de données consommées par personne pour inciter les internautes à une plus grande sobriété ?
Pour repartir avec du grain à moudre, une liste de ressources créée avec la médiathèque a été distribuée à chaque participante.s (outils pédagogiques, livres, documentaires, magazines...
Télécharger l'ensemble des sources de la conférence
Témoignage
Enjeux de notre temps et aujourd’hui omniprésent dans nos vies, l’Intelligence artificielle interroge autant qu’elle fascine. Pour m’informer sur le sujet, je me suis rendu mercredi 4 décembre à la conférence organisée par Rose Primaire au tiers-lieu Le Rucher de Portet-sur-Garonne.
Portésien d’adoption de 28 ans, j’ai grandi avec l’informatique dans ma vie. Pourtant lorsqu’on venait à me parler d’IA (intelligence artificielle) ma connaissance était limitée. Dans les grandes lignes, selon moi, le but de l’IA est d’arriver à reproduire voir de dépasser certains mécanismes du cerveau humain, le tout en se basant sur des algorithmes et des mathématiques adaptés à l’informatique. Au premier abord, j’avais en tête ChatGPT, Siri ou encore le chatbot de la SNCF, des assistants virtuels capables dans une certaine mesure de générer une forme de pensée et d’aider dans les tâches du quotidien.
Mon avis sur l’IA était neutre et, comme beaucoup, j’ai plus d’une fois cherché sur ChatGPT comment synthétiser un texte ou encore demandé une recette par temps froid qui puisse convenir avec une playlist de jazz.
Il était donc temps que je m’informe un peu plus sur le sujet.
Au début de la conférence le premier intervenant, Gérald Fontaine, de KidScience, a vulgarisé certains thèmes, revenant notamment sur la genèse de l’informatique et de l’IA. J’ai appris que l’IA était loin d’être nouvelle car les premières recherches remontent aux années 50, bien avant la naissance d’Internet qui lui date de 1989. Elle n’a jamais cessé d’évoluer depuis, grâce à la recherche et à des technologies informatiques de plus en plus puissantes. J’ai découvert que beaucoup de choses fonctionnaient grâce à l’IA, comme les prévisions météo, les voitures à conduite autonome ou encore les aspirateurs intelligents.
À la suite de cette intervention, une troupe de théâtre d’improvisation a recréé des mises en situation autour de l’IA pour nous permettre de réfléchir tout en rigolant sur le comique de certaines situations. Après chacun des actes, Jade Vincent, de l’agence Rose Primaire, nous a apporté des éclairages sur ce qui venait d’être joué tout en apportant des compléments d'informations sur l’IA. J’ai ainsi pu découvrir que derrière l’IA se cachait des enjeux sociaux, environnementaux et politique. Ainsi ma recherche sur ChatGPT consomme environ 25cl d’eau selon des recherches scientifiques. Novateur oui mais énergivore aussi.
Loin d’être à charge, cette conférence m’a ouvert les yeux sur les enjeux de l’IA et sur mon rôle en temps que citoyen. Mieux informé, il ne faut pas avoir peur de l’IA mais il est certain qu’il faut poser des questions pour que cette technologie porteuse d’avenir soit aussi utilisée de manière responsable et transparente, dans l’intérêt général des générations futures. Pierre Bousquet
Description textuelle de l'infographie synthétisant la conférence théâtralisée sur l’IA
L’IA : magie ? Supercherie ? Dinguerie ? Conférence réalisée le 4 décembre 2024 à Portet-sur-Garonne-sur-Garonne
- Les intervenants
- Christine Mermilliot, conseillère municipale, et membre de la commission Adaptation au changement climatique et biodiversité, innovation sociale démocratique et écologique. Elle est intervenue en représentant la mairie et a introduit la conférence.
- Gérald Fontaine de Kid Science nous a expliqué ce qu’était l’IA (le vocabulaire ainsi que son histoire)
- La troupe « Les Particules » qui ont improvisé des scènes pour interroger quelques grands mythes de l'IA
- Jade Vincent qui est co-fondatrice de ROSE PRIMAIRE qui a décrypté chaque scène de la troupe pour apporter un regard critique et lucide face aux impacts environnementaux et sociétaux générés par l’IA
- Les définitions abordées :
- Algorithme
- Programme informatique
- Langage
- Codage
- Histoire de l’IA : Alan Turning 1950 : les machines peuvent-elles penser ? Prévisions météo, IA régénérative, google map, AI Mirror, Chat Bot, Chat GPT, les fonctions de l’IA sont nombreuses.
- Les 3 mythes de l’IA :
- Mythe du contrôle
- Mythe de l’apprentissage
- Mythe du progrès
- Impacts environnementaux : consommation d’énergie, consommation des resources naturelles, comme l’eau notamment, prévision de 14% de GES d’ici 2040
- Impacts sociaux : les data centers, les travailleurs du clic
L’IA et hallucination. L’IA et les impacts fake news, biais, inégalité, dérive démocratique
[1] Gams, Matjaz and Kramar, Sebastjan (2024) Evaluating ChatGPT’s Consciousness and Its Capability to Pass the Turing Test: A Comprehensive Analysis. Journal of Computer and Communications, 12 (03). pp. 219-237. ISSN 2327-5219